Quand la technologie passe par le fil Made in France

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Catherine Aubertin

Pas tout à fait mature, le marché des textiles connectés et intelligents devrait se développer dans les années à venir.

Du T-shirt qui téléphone tout seul, aux sous-vêtements rafraîchissants, le textile connaît sa 3° révolution. Et les industriels français comptent bien fabriquer en France ces e-chaussttes, T-shirts connectés et soutien-gorges intelligents.

Comment fabrique-t-on en France des textiles connectés ?

Pour rendre interactifs des textiles, rien de plus simple, sur le papier, il suffit de leur intégrer une puce rfid, ou un transmetteur d’ondes ou de leur appliquer des capteurs

Seulement voilà, pour intégrer n’importe quel dispositif transmettant des informations à un textile, il faut que celui-ci soit microscopique et ultra-résistant. Pour qu’on ne le remarque pas à la surface d’un tissu, pour qu’il résiste aux contraintes physiques liées à la fabrication d’un tissu (tissage, puis l’ennoblissement) et aux lavages répétés en machine.

Depuis quelques années, les travaux autour de la nanotechnologie ont permis des avancées considérables. Et les fabricants travaillent en collaboration avec les fabricants de ces transmetteurs pour leur faire comprendre les contraintes liées au textile.

Et si le textile innovant passait par le fil ?

Alors que jusqu’à présent les développements de textiles intelligents s’affairaient à barder les tissus de capteurs, à leur appliquer des puces ou des nano-cosmétiques, la filière française a décidé de développer de nouveaux fils.

Après tout, dans la plupart des cas, ce qui rend un textile technique, c’est le fil qui le constitue. Et puis, en France, les industriels savent fabriquer du fil à haute ténacité, des fils hybrides (mélanges de fils métalliques et textiles), des fils anti-statique, anti-bactérien ou encore conducteur électrique.

Alors pourquoi pas des smarts fils ?

Le moulinage, un savoir-faire en redevenir

Presque disparu de France mais vaillamment défendu par une poignée d’industriels rhône-alpins : le métier de moulinier texturateur revient sur le devant de la scène.

Le mouliner texturateur est le spécialiste du travail du fil. Il tord, assemble, câble, guipe, enduit plusieurs fils entre eux pour leur donner des caractéristiques techniques.

Il a entre ses mains les compétences, la possibilité de devenir un acteur primordial dans le développement de textiles intelligents.Dans le Rhône-Alpes, Moulinage du Solier a choisi d’investir dans de nouvelles machines de production pour s’attaquer au marché des textiles intelligents. Ayant déjà acquis de solides compétences en matière de travail des fils comme le Nomex ou les monofilaments, l’entreprise qui développe des textiles pour l’aviation civile et militaire, le médical et l’industrie de pointe, est soutenue par le réseau Innovergne dans ses projets de recherche et développement.

Pour Pierre-Yves SUCHAIL, le dirigeant de l’entreprise, tout est désormais possible : « on peut imaginer fabriquer un fil bio, recyclable, ininflammable, indéchirable, anti-coupure, anti bactérien et qui transmet le Wifi !« 

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